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Comité du Lait : 60 bougies marquées par un passage de flambeau

C’est une nouvelle page qui s’écrit pour le Comité du Lait (CdL). Cette Asbl, qui fête ses 60 ans d’existence, est à présent dirigée par Jean-François Heymans. Le docteur en médecine vétérinaire succède donc à Emile Piraux qui a consacré presque 40 ans de sa carrière à faire de notre lait, un produit fiable et d’excellente qualité.

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« Au début, la tâche n’était pas facile pour mes prédécesseurs. Le contrôle a dû être installé et il a fallu expliquer ses bienfaits auprès des agriculteurs et de l’industrie du lait. Mais force est de constater que ce travail a porté ses fruits puisqu’en 2024, nous avons une matière première d’excellente qualité. De plus, la filière interprofessionnelle laitière s’est montrée très proactive, avec de bons résultats. Elle a donné l’exemple à tous les autres secteurs alimentaires », s’est remémoré Emile Piraux.

C’est en 1985 que ce directeur a démarré son travail dans le domaine du lait. Et après toutes ces années de bons et loyaux services, il tire à présent sa révérence pour laisser sa place à Jean-François Heymans. L’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur et de saluer les nombreuses avancées de cette association. Créée en 1964, elle a connu plusieurs évolutions et emploie une quarantaine de personnes. Désormais, elle s’articule autour de trois métiers. Le laboratoire, tout d’abord, avec celui pour le lait cru afin de déterminer sa qualité et sa composition en vue du paiement au producteur, et celui pour les denrées alimentaires avec les analyses microbiologiques et physico-chimiques. Le service technique, ensuite, pour le suivi des exploitations laitières et de la collecte. Et enfin, la certification.

Plus d’un million de contrôles en 2023

Trois secteurs distincts afin de faire du lait un produit que nous pouvons consommer les yeux fermés. D’ailleurs, selon les chiffres de 2023, ce ne sont pas moins 1.002.513 d’échantillons de lait cru qui ont été contrôlés par cet organisme, dont 349.082 pour les analyses officielles pour le paiement du lait. Mais si on ne peut que se réjouir d’avoir un produit wallon d’excellente qualité avec une production en hausse, là où le bât blesse, c’est évidemment au niveau du nombre de producteurs (voir l’article page 18 pour plus d’informations).

Pourtant, comme l’a souligné le nouveau directeur, l’un des défis majeurs à l’horizon 2050 sera de nourrir une population de 10 milliards de personnes. Des consommateurs avec des attentes différentes comme expliqué dans notre article sur la durabilité dans la filière laitière publié dans Le Sillon Belge du 28 mars. En effet, outre les efforts du secteur dans la lutte contre le réchauffement climatique, les aspects économiques et sociaux doivent être mis au cœur des priorités. L’enquête de l’Apaq-W, avait d’ailleurs pointé l’intérêt croissant des consommateurs pour les questions liées au bien-être animal, à l’aspect local…

Outre l’augmentation de la demande et de ses besoins, Jean-François Heymans a également souligné l’impact des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle et la gestion des données. Des avancées, qui selon lui, offrent des opportunités, notamment en termes de simplification administrative.

Développer les services pour l’agroalimentaire

« Notre objectif sera de maintenir la fabrication de produits de qualité, en quantité suffisante, tout en respectant les hauts standards de fabrication qui nous sont exigés », a souligné le directeur en place depuis le 1er avril.

Par ailleurs, Jean-François Heymans a indiqué les grandes pistes d’action sur lesquelles il souhaite s’appuyer pour écrire la future histoire de l’Asbl. Une organisation qui se veut dynamique, performante et au service de l’interprofession laitière, de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Il y aura ainsi la consolidation et l’évolution du Comité, qui tient à garder son autonomie financière, et ainsi son indépendance.

Il souhaite également développer et renforcer les prestations et services pour la filière laitière. Cela passera notamment pour des collaborations avec d’autres structures, comme l’Arsia, l’Association wallonne des éleveurs, le Cra-W, ou encore par des outils et processus adaptés.

Ce développement sera aussi destiné à l’agriculture et l’agroalimentaire, plus largement, avec le renforcement d’autres domaines d’activités, notamment le service de certification et le laboratoire pour les denrées alimentaires.

Trois axes, donc, avec pour maîtres mots : « qualité – excellence – service - fiabilité ». Le tout en restant une entreprise à taille humaine et dans laquelle tant les consommateurs que les acteurs de la filière peuvent avoir pleinement confiance.

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